Faire passer sa garde-robe au vert (2)

Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez sans doute que l’impact de la  mode sur l’environnement nous intéresse tout particulièrement. A l’approche des fêtes de fin d’année et alors que nous avons récemment participé à un débat sur le thème « Mode, environnement et respect des droits des travailleurs » animé par Sophie Rieu (créatrice de la marque Unicorn Design), nous vous proposons un petit résumé de cette présentation.

Afin de nous présenter les problèmes posés par cette industrie, Sophie a choisi de prendre l’exemple d’une pièce bien connue de tous et dont nos placards bien souvent débordent: le tee-shirt en coton.

Le coton en chiffres

  • Un tee-shirt de 200 gr nécessite une surface cultivée de 5m2 par an (source Inra)
  • Il faut en moyenne 17000 litres d’eau pour produire un kg de coton (la quantité nécessaire à la production d’un tee-shirt de 300 gr)
  • 1/4 des pesticides mondiaux sont utilisés pour produire du coton (le coton est le 2ème plus gros consommateur de pesticides après le maïs)
  • 1.5 million de personnes sont gravement intoxiquées chaque année par ces pesticides (OMS), la plus part vivant dans des pays en développement.

Pas si folichon pour un produit « naturel »…

Et notre fibre de coton n’a pas encore été cardée, étirée, filée, teinte, etc.  Des procédés qui requièrent plus de 7000 produits chimiques différents et se révèlent particulièrement dangereux pour la santé des travailleurs.

Sur les 140 pièces testées (produites par les principales chaines de vêtements occidentales) par Greenpeace en 2012, 63% contenaient des ethoxylates de nonylphenol (= un perturbateur endocrinien).

Au delà des dangers (bien réels) posés par ces produits sur la santé des travailleurs, il convient de rappeler qu’en 2009, un ouvrier (généralement une ouvrière) du secteur textile touchait en moyenne 1,09 euro de l’heure en Chine, 0,62 euro en Indes et 0,24 euro au Bangladesh.

Et les solutions? 

Plutôt déprimantes ces nouvelles? Oui, mais comme nous l’a rappelé Sophie lors de cette conférence des solutions existes, à nous de nous transformer en consom’acteur.

  • Optez pour du coton bio (ce dernier utilise moins d’eau – 2000 litres pour un kilo en moyenne – et garantit généralement un revenu supérieur au producteur) et des matières moins gourmandes en eau telles que le lin, le chanvre ou la laine. Attention à ne pas vous laisser berner par le marketing, les vêtements en bambou par exemple n’ont rien de naturel!
  • Recyclez et optez pour des vêtements d’occasion (et oui, on peut trouver de très belles pièces à Oxfam ou à Emmaus).
  • Posez des questions à votre détaillant (plus nombreux nous serons à le faire plus les choses changeront!)

Et vous, vous connaissez des marques de vêtements éthiques? Avez-vous des techniques pour une garde-robe plus éthique?  

Collapse of Rana Plaza - Photo: Rahul Talukder*

Collapse of Rana Plaza – Photo: Rahul Talukder*

* Cette photo a été prise suite à l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza qui a coûté la vie à 1100 travailleurs du secteur textile et en a blessé 2500 autres. Elle est actuellement exposée au CHQ Building de Dublin, où l’exposition World Press Photo (exposition des meilleures photos de presse de l’année) s’est arrêtée jusqu’au 15 novembre 2014.

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4 commentaires pour Faire passer sa garde-robe au vert (2)

  1. JACQUELINE dit :

    Bonjour Dublinecolo
    très intétessant votre article notamment sur le bambou, je ne savais pas que c’était le plus souvent la viscose de bambou, moins écologique qu’il n’y parait, merci pour ce partage.
    quel temps fait il à Dublin ? dans ma région il pleut le temps n’est vraiment pas beau, mais nous sommes en novembre.
    belle semaine
    amicalement
    Jacqueline

    • dublinecolo dit :

      Bonjour,

      Oui, je ne savais pas non plus pour la viscose de bambou (Un grand merci à Sophie pour l’éclairage!). A Dublin, nous sommes presque à une semaine de pluie non stop. Croisons les doigts pour le week-end!

  2. Kolibri dit :

    Je crois que je suis un peu amoureuse des friperies… 😉 Mais sinon, au Québec, j’aime beaucoup Öom qui fait de jolis vêtements en coton bio! C’est un charmant article! (et blog aussi) Je repasserai!
    À bientôt!

    • dublinecolo dit :

      Ah, les friperies… Moi aussi je suis fans Les meilleures « friperies » de Dublin sont probablement les deux marches aux puces et certains « charity shops ». Je ne connaissais pas Öom mais c’est une belle découverte, merci d’être passée et d’avoir partagé!

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